L’assemblage du calendrier 2010

dimanche 22 novembre 2009

Les gens ne regardent pas le chiffre qu’on est tous les jours, ni le mot d’ailleurs. C’est à ce point vrai que nous nous sommes demandés un instant si nous devions vraiment imprimer tous les chiffres, parce qu’il faut bien dire que c’est du boulot !
Comme on ne sait jamais sur quel chiffre on se réveille, nous avons décidé de réaliser une grille avec, en gros, une trentaine de chiffres. Pour les plus distraits ou moins familiers desdits chiffres, nous avons pensé ajouter quelques mots fameux que nous avons alignés sur sept rangées.
L’espace d’un moment, nous avons eu l’intention d’adjoindre d’autres numéros avec virgules qu’on aurait saupoudré un peu partout, mais ça faisait agenda.
Très vite un consensus mou s’est dégagé pour laisser tous les regardeurs libres d’oublier de regarder le chiffre et le mot qu’on est, à leur meilleure convenance.
Et tant pis pour le gaspillage !

C’est alors qu’a jailli l’idée : « Si on multipliait le tout par six, sur deux colonnes ? »
« Brillant ! » et toute l’assemblée applaudit. Quelqu’un, un blond cendré, a murmuré tout bas, timidement : « On dirait un calendrier… » mais tout le monde l’avait entendu.
« Si on mettait une belle image au-dessus, pour qu’ils regardent tout le temps ? » lança quelqu’un. » « Super, çà ! Si on mettait des pin-ups ? » interrogea un autre, un chauve. « Ça a déjà été fait. » dit sourdement une belle rousse. « Pourquoi ne pas insérer un paysage de neige en janvier ? » « … et du houx en décembre ? » dirent respectivement un barbu et un bigleux.
«  Oh, ouiiiiiiii ! » s’exclama la plus chérie de toutes.
« Ah, non ! » répondit l’assemblée dans sa grande majorité et l’on se remit à applaudir à tout rompre.
Mais alors, quand même, que faire ? Laisser du vide ?
« Pourquoi pas ? Les gens ne s’occupent que des chiffres et des mots. »
« Les images, ça va coûter trop cher !  »
«  Impayable ! »
«  Never ! Over my dead body ! »
Etc.

Néanmoins, le temps passait, vingt-quatre heures par jour, nuit comprise, c’est pas gras. Il fallait décider, le fruit était mûr : nous réaliserions des images bizarres. C’est pourquoi nous pouvons vous en faire part aujourd’hui, date de la poste.

C’est surtout les chiffres qui coûtent, parce qu’il faut les faire se suivre dans le bon ordre et qu’il y en a une quantité faramineuse. Les mots, c’est pas donné non plus, c’est plein de lettres.
Ça coûtera 45 €, pièce.
Les images, c’est gratos, mais en sus, quand on sera mort les images vaudront bien plus que les chiffres ! Ça vaudra des fortunes au temps où y aura plus que des agendas.

Achetez nos chiffres et nos lettres au prix coûtant, six images bizarres pour pas un rond (plus-value garantie).
Offrez une gravure, le cadeau qui dure.

Michel Barzin