- © Raphaël Meng Wu, Fleur, Carborundum, 26 x 38 cm, 2024
La peinture chinoise m’a toujours envoûté, me transportant dans un monde où la simplicité règne et où le vide murmure des secrets. Le « dessin du blanc », cette technique ancestrale laissant place à l’essence même de l’œuvre, a profondément marqué mon cheminement artistique. Dans ces espaces blancs, l’imagination prend son envol, invitant à déceler les mystères qui s’y cachent.
Paradoxe
En Chine, le « dessin du blanc » se manifeste de deux manières distinctes. D’un côté, il sublime l’art pictural, offrant une respiration et un dialogue entre les traits, une ode à la suggestion et à l’inachevé. De l’autre, il se drape d’une nécessité sociale, dans le contexte des « mariages coopératifs », où le blanc devient un masque pour survivre dans un monde qui ne reconnaît pas la différence.
Un Abri dans l’Ombre
Dans une société où l’homosexualité peine à s’épanouir, le mariage coopératif naît comme une bouée de sauvetage. Deux âmes esseulées s’unissent, non par amour, mais par nécessité, pour tromper les regards et se protéger du jugement. Ce mariage de convenance devient un déguisement, un voile derrière lequel se dissimule la véritable essence de l’individu.
Poésie de la survie
Le monde des mariages coopératifs est empreint d’un silence pesant, où les secrets se murmurent et les vérités se taisent. Mais dans ce silence naît une poésie inattendue. La poésie de la survie, de la résilience, de la beauté qui se faufile dans les interstices du destin. Le « dessin du blanc » se réinvente, devenant une recherche de sens dans les espaces vides, entre les mots non-dits et les désirs enfouis.
Raphaël Meng Wu
Espace Jeunes Artistes de La Boverie
Du 17 octobre au 8 décembre 2024
vernissage mercredi 16 octobre à 18h
Gratuit